L’incroyable variété de fruits et légumes exotiques d’Équateur
Terre volcanique par excellence, l’Équateur possède un sol et des terroirs d’une richesse fascinante. Les équatoriens disent souvent que toute graine jetée au sol, que ce soit dans les Andes, en Amazonie ou sur la côte Pacifique, poussera systématiquement et dans des proportions surprenantes. Cette Terre si riche, baptisée “Pachamama” (Terre Mère) par les peuples ancestraux, combinée avec un ensoleillement durant toute l’année et une température stable, mais aussi un pannel complet d’altitudes, permettent à toute variété de fruits et légumes de pousser en Équateur.
Pour les voyageurs, cette réalité agricole se traduit par un bonheur constant pour les papilles. Il est en effet possible de découvrir facilement un ou plusieurs fruits typiques nouveaux et presque inconnus en Europe par jour durant votre voyage en Équateur. Pour le plaisir des yeux, et en espérant de vos papilles à l’occasion de votre séjour, ITK Voyage Équateur vous propose une liste (non exhaustive) des fruits et légumes exotiques (et typiques en Équateur!) à découvrir durant votre voyage dans ce petit coin de paradis!
Cette liste non exhaustive est alimentée progressivement afin de vous faire découvrir de nouvelles saveurs équatoriennes.
Fruits exotiques d’Équateur
LE BABACO (Carica Pentagona)
Le Babaco, nom donné aussi bien au fruit qu’à son arbre fruitier, originaire du croisement naturel de deux espèces de la même famille des Caricaceae (le papayer des montagnes Vasconcellea pubescens et le Vasconcellea stipulata.), est originaire des Andes d’Équateur. L’arbuste est de taille moyenne, entre 2 et 5 mètres, et ne vit que jusqu’à 8 ans. Déjà cultivé à l’époque pré-colombienne, le Babaco est aujourd’hui produit principalement en Équateur et en Nouvelle-Zélande. De nature subtropicale, il apprécie les températures assez froides, mais sans gel ni vents forts, et l’altitude (on le retrouve entre 800 a 2.600m). Sa nature fait qu’il peut être cultivé en serre, ce qui est le cas en Équateur, où il est exploité principalement dans les Andes, dans la région de Baños/Patate (Tungurahua), qui représente 60% de la production nationale (180 hectares au total) ainsi que dans des zones sèches de la côte. Son cycle de production ne durant que 18 mois, et chaque arbre produisant jusqu’à 80/90 fruits par an, il s’agit d’un arbuste délicat dont il est important de prendre soin. Les fruits arrivent à maturité entre 8 à 10 mois, et cueillis encore verts, ces derniers continuant de murir et de jaunir après leur récolte, afin qu’ils ne pourrissent pas avant leur mise en vente. Le fruit a la forme d’un pentagone mesurant de 30 à 50 cm de long.
Le Babaco est principalement consommé en jus, mais peut aussi être consommé cru, en salade de fruits, en accompagnement d’une viande, ou en glace. Son goût légèrement acidulé est assez proche de l’ananas, la papaye, le kiwi ou la fraise. Le Babaco est toujours très prisé à l’époque de la Toussaint et de la fête des Morts (fin octobre/début novembre) où son prix a tendance à exploser. En effet, ce dernier est un ingrédient incontournable de la fameuse Colada Morada, boisson service à cette occasion dans tout le pays! Voir notre article dédié au Babaco et à cette préparation.
Le Babaco est un fruit antioxydant, rempli de vitamines A, C et E, ainsi que de nombreux minéraux. Sa richesse en fibres et en glucides en fait également un atout pour le système digestif.
Dans la même famille que le Babaco, l’on retrouve les fruits Chamburo, la Papaya, le Baby Babaco et le Jijacho, la plupart (hormis la Papaya), malheureusement sous-exploités, mais autrefois très appréciés dans la préparation des sauces, confitures et jus, avant d’être remplacé, après l’époque des missionnaires jésuites, par le désormais incontournable Ají (sauce piquante).
La Chirimoya (Annona cherimola Mill)
La Chirimoya, ou chérimole, est le fruit issu de l’arbre chérimolier (Annonaceae), originaire du Sud de l’Équateur (province de Loja) et des hautes vallées de Bolivie et du Nord Pérou. Il pousse principalement entre 1300 et 2600 mètres d’altitude, à des températures, en Équateur, se situant entre 18 et 20C. Produit à faible échelle en Equateur, Bolivie, Argentine, Pérou et Mexique, ce dernier est plus fortement cultivé dans les climats subtropicaux et méditerranéens, comme l’Espagne, premier producteur mondial, Israël et l’Italie. On le retrouve également aux Etats-Unis, en Australie, Thailande et en Indonésie.
La Chirimoya tire son nom du Quechua qui signifie “graines du froid“, indiquant sa capacité à pousser en altitude. Son goût est assez proche de celui du corossol (Guanabana), les deux fruits provenant de la même famille d’arbres. Leur apparence est d’ailleurs assez proche, les deux offrant une chair blanchâtre aux petites graines noires, bien que plus grandes et moins nombreuses pour la Chirimoya, et un aspect extérieur vert. mais sans écailles dans le cas présent. Le fruit est très bon à consommer cru une fois mûr, et son goût varie suivant le degré de maturité aussi fortement qu’une banane, avec un changement d’aspect de dur à mou entre 24 et 72h selon la température, assez proche du comportement d’un avocat.
La Chirimoya est une excellente aide pour le système cardiovasculaire. Sa concentration en potassium aide à améliorer la santé cardiaque, et en fait un régulateur naturel de la pression artérielle, riche en antioxydants qui contrôlent également les niveaux de cholesterol. De plus, sa faible teneur en sodium et en matières grasses la rendent idéale pour les personnes souffrant d’hypertension ou d’altérations cardiaques.
Elle possède également des propriétés anti-microbes et anti-infectieuses du fait de sa teneur en vitamine C. Sa concentration en minéraux (calcium, fer et phosphore) la rendent également efficace dans la lutte contre l’ostéoporose. On lui prête également des vertus anti-dépressives et relaxantes, en plus d’aider les femmes enceintes durant la grossesse de par sa concentration en matières grasses essentielles, fibres, glucides, protéines, minéraux et vitamines.
La Guanabana (Annona muricata)
Le Corossole (Guabana), fruit du Corossolier, est issu de ce petit arbre mesurant de 3 à 10 mètres, originaire du Nord de l’Amérique du Sud et fleurissant toute l’année. On le cultive en Équateur, Brésil, Colombie, Vénézuela, Amérique Centrale, Mexique et aux Antilles. En Équateur, il se cultive dans les provinces de Guayas y Santa Elena, mais aussi sur la côte Pacifique à Manabí, Esmeraldas et El Oro.
Le fruit mesure entre 15 et 20 centimètres de long, de couleur vert foncé. Il est recouvert de petites alvéoles/épines et possède une excroissance souple. Sa pulpe blanchâtre comestible héberge de nombreuses graines noires plates.
Légèrement sucré et un peu acide, sa pulpe est davantage utilisé pour préparer des jus et desserts que consommée crue. Ses feuilles servent quant à elles à la préparation de thé.
Très riche en vitamine C, calcium, phosphore et en fer, l’on prête à la Guanabana de nombreuses propriétés positives pour l’organisme. Ce fruit magique est en effet considéré comme antioxydant, anti-rhumatismes, anti-cancérigène (grâce à des propriétés antioxydantes encore non démontrées scientifiquement), anti-inflammatoire et anti-bactérien. La Guanabana permet également de réguler les niveaux de sucres présents dans le sang.
Il est donc logique que le fruit soit apprécié pour des traitements aussi divers que celui de l’insomnie, l’anémie, l’ostéoporose, la pression artérielle, l’augmentation des défenses naturelles et la lutte contre le vieillissement de l’organisme.
La Guayaba (Psidium)
La Goyave, ou guayaba, est un fruit oval assez fragile à la peau fine, de couleur jaune, ressemblant presque à une balle de tennis. Sa pulpe est de couleur rouge, douce et crémeuse, et contient de très nombreuses graines comestibles. Son goût très caractéristique est fortement sucré.
Bien qu’étant originaire d’Amérique Centrale, la Guayaba se cultive dans presque tous les pays tropicaux, parmi les plus importants le Mexique, le Brésil, le Pérou, l’Inde et la côte d’Ivoire. En Équateur, la Guayaba est principalement produite autour des villes de Baños (province de Tungurahua), Mera et Santa Clara (province de Pastaza), mais aussi dans certaines régions subtropicales. Sur le marché national, l’on retrouve principalement deux variétés : la Chivería (de forme ronde et de couleur jaunâtre, à la pulpe rosée), et la Palmira (à la forme plus ovale, telle une poire, et à la pulpe moins rosée).
La Guayaba est très appréciée du fait de sa haute concentration en vitamines A, B, et C (celle-ci étant de concentration supérieure à celles trouvées dans d’autres fruits citriques comme l’orange), en plus des bienfaits liés à son caractère acidulé. La récolte des fruits a lieu tous les 5/6 mois, et dure de 2 à 3 mois, pour un cycle de récolte d’environ 8 mois, et un cycle de vie de 3 ans.
La Guayaba est consommée entière, en jus, compote, confiture, mais aussi en glaces et desserts de Guayaba. Avec les feuilles, il est également possible de préparer du thé.
La Mangue (Mangifera indica L.)
De mi-septembre jusqu’à début septembre, les équatoriens peuvent profiter de la saison de la mangue et déguster les 5 variétés principales cultivées dans le pays (Ataúlfo, Tommy Atkins, Haden, Keitt y Kent), bien que plus de 8 soient présentes au total. A l’échelle nationale, une variété appelée “Mango de chupar” (mangue à sucer), est particulièrement appréciée des équatoriens, et n’est d’ailleurs pas exportée sur les marchés extérieurs.
Originaire des forêts d’Inde, de Pakistan et de Birmanie, cet arbre fruitier et son fruit du même nom ont été introduits sur le Nouveau Monde depuis le Brésil, par le Portugal. Il s’est particulièrement bien adapté aux climats d’Amérique du Sud, et représente aujourd’hui un poids économique considérable en Équateur au sein de l’industrie alimentaire. La Mangue est un fruit charnu de forme ovale (étant à la base du motif cachemire), pesant de 300g à 2kg, et à la chair de couleur orangée d’un parfum délicieux. Il est consommé sous de multiples formes (cru, en jus, confitures, glaces, desserts, sauce, plats de cuisine tropicale….)
La culture de la mangue en Équateur se réalise presque exclusivement dans la région du Guayas, qui concentre plus de 95% de la production, sur une superficie de près de 7.700 hectares (dont 6500 sont dédiés à l’exportation).
La mangue est un fruit très riche, qui contient plus de 20 vitamines et minéraux, et auquel on attribue de nombreux bénéfices pour la santé. La présence dans sa pulpe de bêta-carotène aide à prévenir les maladies respiratoires telles que l’asthme, mais aussi à prévenir différentes formes de cancer. La pulpe contient également de la zéaxanthine, qui contribue à améliorer la santé oculaire. Sa concentration en vitamine K aide également à maintenir les os en bonne santé, et sa richesse en fibres convient particulièrement aux diabétiques de type 1.
La Maracuya (Passiflora edulis)
La Maracuya, ou fruit de la passion, grenadille, nait d’une plante grimpante originaire du Paraguay, du nord-est de l’Argentine, du Brésil et du Venezuela. On la retrouve aujourd’hui dans de très nombreux pays subtropicaux, où il ne gèle pas. Elle est l’un des fruits exotiques les plus emblématiques au Monde. Ce fruit à pulpe tire son nom du créole tupi “Mara kuya”, et fait allusion aux divers éléments de sa fleur qui rappelèrent aux premiers colons espagnols les instruments de la Passion du Christ. En effet, sa forme singulière leur parut ressembler à la crucifixion du Christ : depuis ses pistils extérieurs vrillés, tels les fouets utilisés lors de la flagellation, les centraux rappelant le nombre de blessures et d’apôtres, jusqu’aux pointes violettes rappelant la couronne d’épines.
En Equateur, la Maracuya est presque exclusivement produite sur la côte, dans les provinces de Manabí, Esmeraldas, Los Ríos y Guaya, et profite de sa popularité pour s’exporte en grandes quantités aux États-Unis et en Europe, en particulier aux Pays-Bas où elle est extrêmement appréciée pour son acidité.
La Maracuya est une baie de 3 à 4 cm de diamètre, pourpre une fois à maturité, et contenant de nombreuses graines noires, entourées d’une arille comestible. Son goût est très doux. La variété flavicarpa est plus grosse, de couleur jaune et plus acide.
Seuls sa pulpe et son jus sont consommés. On retrouve la Maracuya fraîche en salade, sirop, jus, mais aussi en cocktails et en dessert sous forme de mousse. La Maracuya est riche en vitamines A et C, et on lui prête entre autre des vertus antioxydantes, anti-inflammatoires, et anxiolytiques. La maracuya est un fruit calorique, riche en fibres et en minéraux (potassium phosphore et magnésium).
La NARANGILLE (Solanum quitoense Lam.)
Aussi appelée fruit de la morelle de Quito ou Lulo, la Narangille est un fruit semi-sylvestre originaire de la zone subtropicale d’Équateur, qui apprécie les zones ombragées et humides. Elle est également cultivée au Mexique, en Colombie, au Costa Rica et au Pérou.
En Equateur, plusieurs variétés de la narangille sont actuellement cultivées, principalement dans la région d’Amazonie, qui concentre plus de 90% de la production nationale, avec une production plus faible à l’Est des Andes. Les variétés hybrides et industrielles représentent plus de 99% de la production nationale.
Ses multiples propriétés nutritives et son goût unique et exquis en font un fruit idéal et apprécié, qui est utilisé notamment dans la préparation de glaces, confitures, conserves, boissons fraiches. Pressé, le fruit produit un jus légèrement verdâtre et assez acide, qui reste sa forme la plus consommée.
La Papaya (Carica papaya)
La “Páapay-ya”, dont le nom maya signifie sapotille marbrée, est originaire du Mexique, mais grandit également de manière naturelle en Floride et aux Caraïbes. Aujourd’hui, l’Inde est le premier producteur mondial de Papaya. Issu de l’arbre papayer, la Papaya apprécie particulièrement les climats des régions tropicales humides. La couleur de son enveloppe varie du vert au jaune (maturité), et sa chair très dense, de la couleur proche du melon, est remplie en son coeur de multiples graines noires.
En Équateur, 3 variétés de Papaya sont produites localement : la variété Tainung 1, la variété Hawaiana et la variété appelée Nationale ou “Maradol”. Les principales régions productrices sont celles de Guayas, Manabí, Los Ríos, Santo Domingo de los Tsáchilas y Santa Elena, exclusivement sur la côte.
La Papaya est très appréciée des équatoriens, qui la savourent crue, en salade de fruits, en jus naturels, ou pour la préparation de plats gourmets, comme la célèbre “Papaya marinière” à base de thon, como papaya marinera que se prepara con atún, petits pois, coriandre, et mayonnaise. L’on déguste aussi sur la côte le crabe au gingembre et sauce de Papaya! Il s’agit de l’un des fruits les plus prisés par les locaux, et le fruit s’exporte principalement vers les Pays-Bas, la Belgique, l’Espagne et l’Allemagne.
La Papaya est appréciée pour lutter contre la gastrite, les irritations du colon et la diarrhée chronique. Sa forte teneur en vitamine C aide également au renforcement du système immunitaire, et on lui attribue certaines propriétés anticancérigènes. En novembre 2010, une équipe de scientifiques de l’Université de Floride, aux Etats-Unis, a pu mettre en évidence les effets anticancérigènes de la Papaya contre le cancer de l’utérus, du sein, du foie, des poumons et du pancréas. C’est une forme de thé de Papaya, élaboré à base de feuilles séchées du fruit, qui ont généré le plus d’effet chez les patients.
La Pitahaya (Hylocereusspp)
Originaire du Mexique jusqu’à l’Amérique Centrale, la Pitahaya (“Fruit écailleux”), également appelée “Fruit du dragon”, est le fruit de différentes espèces de cactus hémiépiphytes. S’il est principalement produit en Colombie et au Méxique, il est aussi présent en Équateur, mais aussi en Israel, au Vietnam après son introduction par les colons Français à la fin du XIXème siècle, et depuis lors, en Asie du Sud-Est et sur la côte Sud-Est de la Chine. Son surnom de “Fruit du Dragon” lui vient d’ailleurs du Vietnam, car sa plante grimpe en s’enroulant sur les troncs d’arbre, et évoque fortement la forme d’un dragon, omniprésent dans le folklore Asiatique.
En Equateur, sa production se concentre principalement dans les provinces de Guayas, Morona Santiago, Manabí, Santo Domingo de los Tsáchilas, où les cultures occupent près de 900 hectares. On le retrouve également dans la province de El Oro. Le fruit s’exporte principalement vers les Etats-Unis.
Si le fruit compte trois sous-espèces (rouge, dragon-sanguin et jaune), l’on trouve principalement l’espèce rouge à la chair rouge en Équateur (plus facilement trouvable sur la côte), et l’espèce jaune à la chair blanche. Cette dernière, plus douce, possède une forme ovale, proche d’un artichaut, avec une enveloppe jaune écaillée et très dure. Sa chaire très blanche abrite de nombreuses petites graines noires comestibles. Chaque fruit mesure une dizaine de centimètres et pèse entre 300 et 400 grammes. L’espèce dragon-sanguin a été récemment introduite et reste difficilement introuvable, bien qu’elle reste réputée comme la plus savoureuse des trois. Le fruit est dans tous les cas consommé cru, et l’on savoure sa chair ainsi que ses graines.
La Pitahaya est un fruit très riche et aux nombreuses vertus. Elle est particulièrement appréciée pour son aide à la fonction digestive. Des études récentes ont permis de démontrer les vertus de prébiotique de la Pitahaya, dont les fibres ne sont pas digérées par l’intestin, et fermentent, augmentant ainsi la quantité et l’activité de bactéries positives, et régulant la croissance de mauvaises bactéries. Ces prébiotiques favorisent le mouvement intestinal et luttent fortement contre la constipation en facilitant la digestion dans son ensemble. Ils aident aussi à prévenir le cancer du colon, améliorer les défenses de l’organisme, et réduisent le risque de syndrome métabolique et de maladies neurodégénératives.
Sa concentration en polyphénoles, flavonoïdes, bétacyanine et vitamine C en font un excellent antioxydant et anti-inflammatoire, et ralentissent le vieillissement de l’organisme. Elle permet également de renforcer les os et les dents, grâce à sa concentration en calcium, phosphore et magnesium. La Pitahaya permet aussi de réduire le taux d’acide urique dans le sang et favorise ainsi la prévention de la goutte
Le Taxo (Passiflora tripartita)
Proche de la grenadille et du fruit de la passion, à l’apparence d’une petite banane, le Taxo est natif des Andes, et cultivé depuis l’époque pré-hispanique. On le retrouve sur les hauteurs en Colombie (appelé Curuba), au Pérou, en Équateur, en Bolivie et au Venezuela. Il se trouve également à Hawai et en Nouvelle-Zélande et Australie. Sa plante peut atteindre près de 7 mètres de hauteur!
Très apprécié en Amérique du Sud, le Taxo, qui appartient à la famille des fruits de la passion, présente une forme assez ovale et possède une pulpe aigre et acidulée, qui peut être mangée crue. Son goût est très proche de celui du fruit de la passion bien que moins acide. L’acidité du taxo fonctionne à merveille en dessert, comme pour des glaces. On l’apprécie également dans des boissons à base de lait ou de fruits, voire des cocktails (avec ou sans alcool).
Le Taxo possède une forte concentration de vitamines A, C et B, indispensables entre autre pour la santé de la peau, la vue, les défenses et la circulation. Le Taxo contient également beaucoup de fibres, minéraux (principalement calcium, fer et phosphore), et forme un excellent diurétique.
La tomate de arbol (solanum betaceum)
Aussi appelée Tomate en arbre, ou Tamarillo, ce fruit originaire des Andes d’Amérique du Sud est particulièrement prisé en Équateur. Son fruit de forme ovale, proche de celle d’un oeuf, mesurant de 5 à 10 cm de long, est reconnu de par sa couleur rouge à rose-orangé selon les espèces.
Son goût assez spécial, aromatique et légèrement acidulé le rendent très apprécié en jus de fruit, confiture, voire pour des sauces, comme la fameuse sauce pimentée “Aji de Tomate de Arbol“. Il est aussi, bien que plus rarement, dégusté cru (attention, la peau des fruits immatures est toxique!).
En Equateur, et principalement dans la région de Baños/Tungurahua, sont cultivées les deux espèces de Tomate de Arbol : une variété orange doré à chair jaunâtre, et une variété bordeaux à chair orangée. Il est par ailleurs cultivé en Colombie, Pérou, Bolivie et Chili, mais aussi dans de nombreuses zones subtropicales (Etats-Unis, Rwanda, Inde, etc…).
La Tomate de Arbol est très riche en vitamines (A, la B6, C en E.), en fibres et en minéraux. Elle aide à réduire le cholesterol et la pression artérielle, possède une action anti-oxydante, et reste très faible en calories.
Voir notre article dédié à ce fruit emblématique d’Équateur.
Légumes exotiques d’Équateur
L’Achira (Canna Indica)
Tubercule cultivé depuis des siècles par les indigènes (on a retrouvé des traces de sa culture datant de 4500 ans au Pérou), et encore très important de nos jours pour l’économie, la culture et la gastronomie du canton Girón (dans la province de l’Azuay – Cuenca), l’Achira est utilisé pour réaliser de la farine, elle-même utile pour la confection de pains, tartes, biscuits, mais aussi de Tamales et Quimbolitos depuis l’arrivée des colons espagnols (ses grandes feuilles servent en effet à enrober les préparations). Les pains d’Achira étaient souvent distribués durant le Corpus Christi.
Les feuilles de l’Achira étaient quant à elles utilisées autrefois par les peuples ancestraux pour cuisiner à la braise la pâte de maïs moulu. On lui attribue également de nombreuses propriétés curatives, contre la toux et les infections de la peau.
Les fleurs de l’Achira sont de tonalités jaune, tomate, rose et rouge, avec de grandes feuilles. Elle est aujourd’hui cultivée principalement dans les villes de Leocápac et El Chorro, par des producteurs indépendants. Des festivals locaux sont organisés pour en promouvoir les bienfaits et la production, qui reste marginale (autour de 15-20 hectares dans la région).
L’Achocha (Cyclanthera pedata)
Appelé en Français Concombre des Andes ou Margosse Lisse, l’Achocha (ou Caigua / Achogcha de la langue quechua) une espèce de plantes herbacées grimpantes, originaire de la cordillère des Andes (Bolivie, Pérou, Équateur, Colombie), mais retrouvée également aujourd’hui jusqu’en Amérique Centrale (Costa Rica), mais aussi en Chine. La plante apprécie les jours courts. Ses fruits, assez long (environ 15 cm) sont consommés comme des légumes.
En Équateur, elle est généralement cultivée toute l’année à une altitude située sous les 3.000 mètres. On la retrouve particulièrement dans les provinces de l’Imbabura, Pichincha, Loja, Esmeraldas, Manabí, Santo Domingo de los Tsáchilas, Los Ríos, Santa Elena, Guayas, El Oro.
Son goût se situe entre le concombre et le poivron. Les fruits sont consommés comme légume cuits, en salade ou conservés dans de la saumure. Les jeunes pousses sont parfois consommées crues.
L’Achocha possède des vertus médicinales avérées, dont un effet sur le taux de cholestérol plasmatique. Selon leur préparation, les graines permettent de lutter contre l’hypertension artérielle (en infusion), les parasites intestinaux (réduites en poudre), et les troubles gastriques. Ses feuilles, préparées en décoction, permettent de lutter contre le diabète du fait de leurs propriétés hypoglyciémiques. Les fruits, quant à eux, permettent d’aider à guérir l’amygdalite, et consommé en jus, réduisent l’hypertension tout en étant diurétiques et efficaces contre des affections telles que l’artériosclérose et l’hypertension. Cuites dans de l’huile, les feuilles sont aussi un anti-inflammatoire et analgésique efficace, et les racines de l’Achocha servent aussi à nettoyer les dents!
Le Zapallo (Cucurbita maxima subsp. andreana.)
Le zapallo (potiron) est en effet un fruit (consommé comme un légume) originaire des régions tropicales d’Amérique du Sud, et fait partie des 5 variétés de courges les plus cultivées. La taille de ces fruits varie très fortement (couleur, forme, taille, texture et poids), mais la couleur de la chair du potiron reste la même : jaune orangée. Son goût particulier lui permet de participer tout autant à l’élaboration de plats sucrés comme salés.
L’on distingue 3 variétés de potirons : Zapallo géant (Cucurbita maxima), Zapallo petit ou “limeño” (Cucurbita moschata) et le Zapallo “de burro” (Cucurbita ecuadorensis). Cette dernière espèce fait partie des premières plantes domestiques répertoriées en Équateur, et est apparu dans la province de Santa Elena. Il a été peu à peu abandonné aux profits d’autres variétés plus productives. Il subsiste aujourd’hui à l’état sauvage, plus amer et dur que ses cousins.
Le Zapallo Limeño est quant à lui originaire des côtes équatoriennes et colombiennes. Il était autrefois très commun dans les plantations de maïs.
Le Zapallo géant, plus commun et cultivé aujourd’hui, est originaire de l’Amazonie du Sud-Ouest, de l’Est de la Bolivie et des zones tropicales d’Argentine. Il est principalement cultivé dans le Sud de l’Équateur.
La chair du potiron est très riche en fibre et antioxydants, en plus d’être riche en vitamines sans grand apport calorique. Ses graines sont aussi très riches en magnésium, bien que plus caloriques. Il est recommandé pour lutter contre les inflammations, les problèmes digestifs, l’hypertension, l’anémie, le vieillissement des organes et de la peau (de par son action anti-oxydante) et adapté aux personnes diabétiques. Il possède également de bonnes vertus diurétiques, et on lui prête également des bénéfices pour la prévention de certains cancers!